Le trésor le plus précieux de la Basilique est sans aucun doute la statue vénérable de la Vierge, au centre de l’autel de la nef de gauche.
Cette statue passe pour être demeurée toujours au même emplacement qui serait l’endroit exact des apparitions de 1081. En 2 circonstances toutefois, elle fut transportée dans la ville fortifiée d’Ath: pendant les guerres de Louis XI contre Charles le Téméraire et les conflits provoqués par le passage de nos provinces de la Maison de Bourgogne à la Maison d’Autriche par le mariage de Marie de Bourgogne avec Maximilien, à la fin du XVe siècle. La seconde translation se situe durant les guerres de religion du XVIe siècle. Enfin, pendant la révolution française la statue fut cachée dans le village.
La restauration de la statue, entreprise en 1968 par le sculpteur anversois Antoine Damen, a fait découvrir qu’elle est sculptée dans du bois de poirier. Sous plusieurs couches de peinture et d’enduisage, qui avaient été appliquées au cours des ans pour la protéger contre les ravages des vers xylophages, est apparue une magnifique polychromie romane. Grâce à des procédés modernes de conservation, la précieuse image a définitivement été mise à l’abri des injures du temps et rétablie sa beauté ancienne, telle qu’elle a été présentée durant des siècles à la vénération des pèlerins. Les archéologues sont parvenus à situer l’époque et l’endroit où elle a été sculptée; approximativement en 1050, dans un atelier du pays de Waes.
A cette époque et dans cette région, nous assistons, en effet à un renouveau de la sculpture et à une redécouverte de la troisième dimension, dont on constate les tout premiers effets dans le style de la statue.
Jésus, qui semble plutôt un jeune homme qu’un enfant, est encore collé, plutôt qu’assis, sur les genoux de sa mère. Les 2 personnages sont taillés dans le même bloc de bois, ce qui explique les gaucheries des attitudes. Les têtes , les nez, les mains et les pieds sont disproportionnés.
Cette vierge de majesté qui présente son fils, siège de la sagesse, ne peut que nier ses lointaines origines byzantines. L’enfant esquisse un geste de bénédiction.
Au XVe siècle la statue a été modifiée pour faciliter son habillage. Elle est restée sous cette forme jusqu’en 1968 où elle a retrouvé sa forme originale.
Texte reçu d’Alain Dumont adapté par Eugène Massinon.
Tongre, premier jour de février de l’an de grâce 1081, dans le jardin du château de Messire Hector, Seigneur du lieu, sur les onze heures de nuit, dans une nue blanche et lumineuse, « une image » de Notre-Dame apparaît dans les cieux ! Cette sainte image, transportée par des anges, paraissait majestueusement assise dans cette éclatante nue plus lumineuse que le soleil, comme dans un trône de gloire.
Tout le hameau retentissait d’une musique harmonieuse et d’un concert angélique. L’air était parfumé d’une odeur d’ambroisie céleste. A la vue de ces prodiges, les habitants de ce hameau furent surpris d’étonnement et remplis d’une douce joie.
– « Seigneur Hector, que se passe-t-il en votre jardin ? Pourquoi cette image de la Sainte Vierge ? Pourquoi cette lumière qui déchire la nuit ? Pourquoi ces voix célestes ? »
– « Hélas mon ami, étant aveugle, je ne peux qu’adorer en esprit la Vierge que vous me décrivez mais je la contemple avec les yeux de la foi. »
Cette angélique mélodie, cette brillante clarté, l’odeur de ces parfums exquis durèrent encore une heure et demie et davantage.
– « Messire Hector, les ténèbres reviennent, la lumière s’éteint. Les voix se taisent, il ne reste que la statue de la Vierge posée sur le gazon du jardin, dans le froid de cette nuit de février. Que devons-nous faire ? »
Le Jour étant venu, qui était celui auquel l’Église célèbre la Fête de la Purification de la Mère du Seigneur, le curé de Tongre-St-Martin vint recueillir cette sainte image pour la porter dans son église paroissiale.
On mit la statue sacrée sur le maitre-autel, place la plus convenable pour y recevoir les hommages des peuples et pour y être exposée à la vénération publique.
La Providence divine en avait ordonné autrement et voilà que, ce même jour, sur les onze heures de nuit, cette sainte image fut, en un instant enlevée de cet autel et rapportée de nouveau, visiblement par les anges, au même lieu du jardin, où, le jour précédent, ils l’avaient mise.
Les jours suivants il y eut encore deux transports miraculeux. Le dernier en présence des témoins envoyés par Gérard II Evêque de Cambrai. Le 17 février 1081 Gérard II venait à Tongre inaugurer officiellement le lieu de prière et le circuit de procession qui allaient durer jusqu’à notre époque.
Notre-Dame,
tu es la Vierge, choisie par Dieu
pour donner corps à sa Parole.
Ta réponse fut généreuse
et ta fidélité à toute épreuve.
Donnes aux prêtres une même fidélité,
Aux jeunes une même générosité,
aux consacrés une même volonté.
Tu es la Mère de Dieu et notre Mère
depuis l’heure cruciale du vendredi saint.
Parce que tu nous accueilles à Tongre
aux jours d’angoisses comme au jours de joie,
nous te bénissons, nous te remercions.
Et nous te prions pour les familles éprouvées
par la séparation, le chômage et la maladie.
Siège de la sagesse, dans le Fils
que tu nous présentes, tu nous invites
à reconnaître la lumière du monde.
Qu’il éclaire ceux qui cherchent la vérité.
Qu’il purifie ceux qui s’enlisent dans le péché.
Qu’il visite les étudiants en difficulté.
Qu’il brille encore, là où se veut
un amour fort, sincère et pur.
Notre-Dame de Tongre,
tu peux tout demander à Jésus, ton fils.
Portes-lui notre prière, maintenant
et à l’heure de notre mort. Amen
Notre-Dame de Tongre, priez pour nous
+Jean Huard, évêque de Tournai
Imprimatur 17 août 1995
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