Chapelle de la Ladrerie
Apportée d’Orient par les croisés, durant le Moyen-âge, la lèpre fait de nombreuses victimes au cours des XIe et XVIe siècles. Dans nos régions, la lèpre est peu présente au XVe siècle. D’autres maladies telles que le choléra, la peste … font de nombreux ravages.
Les personnes atteintes de la lèpre ou d’autres maladies infectieuses sont exclues et rejetées de la société. C’est à la mort de Nicolas de Rumigny, troisième époux de Eva de Chièvres, que la maladrerie est édifiée. Le pape Lucius III y autorise l’installation de religieux et lui attribue des privilèges confirmés par ses successeurs Grégoire II et Alexandre IV.
Cette grande dame de l’histoire de Hainaut est à l’origine de plusieurs bâtiments de la Ville de Chièvres ayant un lien direct avec la charité : l’hôpital Saint-Nicolas (1126), la chapelle Saint-Jean (1160-1170), la chapelle Notre-Dame de la fontaine (première construction au XIIe siècle, reconstruite actuelle en 1893 par le prêtre-architecte Vital Duray). Elle est également un personnage incontournable dans la fondation de l’abbaye de Ghislenghien.
La léproserie de Chièvres est encore en fonction en 1588. Elle est transformée en ferme dès 1718 et est reconnue sous le nom de « ferme de la Ladrerie ». Cette ferme et les champs environnants sont repris en 1844 à l’Atlas des Chemins Vicinaux sous la propriété de » l’hospice de Chièvres » ancienne appellation de l’actuel CPAS.
En effet, encore aujourd’hui, la chapelle de la Ladrerie relève du CPAS de Chièvres. Ce dernier est le successeur des établissements de charité établis par la générosité laïque et gérés par l’Église au cours de l’Ancien Régime. Devenus bureaux de bienfaisance, administration des hospices et secours à partir du régime français, puis sous le régime hollandais et sous l’indépendance belge, les centres publics d’aide sociale ont succédé aux Commissions d’Assistance Publique.
L’ensemble des bâtiments actuels se compose du « lieu de culte », de la « chapelle », de la cellule de production, de la ferme. Matériaux: pierre bleue, dolomie, grès jaune et tuile romaine. L’édifice est fait de deux parties ; d’une nef unique de type roman du XIIe siècle et de plan rectangulaire. D’un choeur à chevet pentagonal à pans coupés aux angles en pierre taillées qui se greffe sur la nef vers l’est. La grande surface rectangulaire avait sans doute pour fonction d’être la salle des malades à laquelle on ajoute, plus tard, un choeur où s’amorce les premiers élans du style gothique qui commence à se développer dans nos régions.
Emilie Nisolle
La fête à la Chapelle de la Ladrerie
La « Fête de la Chapelle de la Ladrerie » est née dans le souci de la valorisation de ce lieu, vestige de l’histoire lointaine de Chièvres.
Chaque année, une célébration eucharistique a lieu dans cette chapelle un dimanche d’août.
Elle est suivie de festivités.
Contact : Jean-Marie Dubois : 068/65.73.40