Église Saint-Martin
Chièvres, déjà citée en 870, possède une église gothique classée qui remonte en partie au 14ème siècle ; de cette première époque, retenons : la maçonnerie inférieure et intérieure de la tour, le grand arc sous la tour, les arcades de la nef, l’arc triomphal, quelques maçonneries des nefs latérales formant chapelles à pignons et une colonne à feuilles lancéolées de la sacristie.
Au cours de la première moitié du 16ème siècle, grâce aux libéralités de Jean Delmont, bailli de la ville, une importante campagne de remaniements et de construction donna à l’édifice son aspect actuel. Ce dernier, conçu selon le type hennuyer, fut doté d’une tour, de nouvelles colonnes formant les travées de la nef, d’un transept débordant, de collatéraux remaniés et d’un chœur à trois pans, accosté de chapelles ; de cette campagne datent aussi l’exhaussement de la nef et la voûte à bardeaux masquée par de nouvelles voûtes (charpentes et voûtes partiellement renouvelées en 1646). La tour, achevée en 1606, fut partiellement refaite en 1705 ; elle comprend des contreforts et 4 tourelles d’angle formant échauguettes. Jusqu’en 1686, il exista un campanile sur la croisée du transept. L’église de Chièvres, déjà marquée par des travaux à la fin du 16ème siècle et durant les deux siècles suivants, fut l’objet de plusieurs restaurations ; citons les travaux de 1870 (renouvellement de meneaux, etc.) et la décoration du chœur en 1876. En 1931, l’architecte Alphonse Dufour, de Tournai, dirigea une nouvelle restauration. Une nouvelle restauration est actuellement à l’étude.
L’église Saint-Martin de Chièvres est située sur un éperon rocheux dans la partie Nord de l’ « intra-muros » de la ville, près de la tour de Gavre. Cet édifice gothique, dont la flèche s’élance pour nouer ciel et terre, est terminé et consacré en l’an 1543. L’église est construite en pierres de taille et briques, elle a subi de nombreuses restaurations au cours du temps. Elle est entourée de son ancien cimetière aménagé de stèles et monuments funéraires.
L’édifice de plan en croix comporte un chœur jouxté de deux sacristies dont l’une est ajourée d’une colonne qui supporte une voûte surbaissée. Jusqu’à aujourd’hui, ce petit espace carré est daté du XVème siècle. L’église renferme de magnifiques objets de culte orfèvres dont des ostensoirs, des plats de reliure, des calices, un lutrin en forme d’aigle. Son transept comporte une chaire de vérité datée de la troisième moitié de XVIIIe siècle ainsi qu’un retable illustrant les Miracles de Notre-Dame de La Fontaine, chère aux chièvrois.
L’église conserve encore une partie de sa charpente originelle dont les extrémités sont sculptées en forme d’anges et de saints ainsi que ses vitraux restaurés après la deuxième Guerre Mondiale par Louis Charles Crespin et François Crickx.
Emilie Nisolle
Bibliographie : HAUDENARD (VAN) Maurice, Histoire de la ville de Chièvres, dans Annales du Cercle Archéologique d’Ath, s.l., 1922-24 – MARDAGA Pierre, Le Patrimoine Monumental de la Belgique : Wallonie-Hainaut Ath-arr.B-F, vol. XIII, t. II, Liège, 1988.